Lorsque Marc Antoine Mathieu sort du cadre
« Expérimentauteur » fort de deux Alph-Art, il est l’homme de toutes les recherches graphiques et conceptuelles. Il fait parti de la clique des doux iconoclastes tels Fred, Chris Ware, Winsor Mc Cay ou Terry Gilliam. Marc-Antoine Mathieu est toujours où on ne l’attend pas et s’arrange toujours pour nous surprendre. Membre de l’Oubapo, ce groupe d’auteurs de BD qui repoussent les frontières du genre, il travaille sous couverture et délivre des livres qui ne demandent qu’à sortir du cadre.
Julius Corentin Acquefacques
Prononcez Kafka à l’envers et vous obtiendrez Acquefacques. Julius Corentin tient son patronyme de l’auteur tchèque à l’univers absurde dont Marc-Antoine revendique l’influence sur son œuvre. Au fil de sa bientôt dizaine de tomes, ce petit employé au Ministère de l’Humour explore son monde kafkaïen à mesure que son créateur explore les différentes manières de tordre la forme et le fond du média. Trou, spiral, page déchirée, décalage, 3D, Julius Corentin Acquefacques est l’occasion pour Marc-Antoine Mathieu de perdre le lecteur à la suite de son héros à qui il manque une case mais n’est pas fou pour autant.

Livre, objet de toutes les expérimentations

L’imagination de Marc-Antoine Mathieu est si fertile et inventive que le monde de Julius Corentin n’est pas assez grand pour certaines expérimentations. Il s’offre alors des récréations et met en pratique de nouvelles formes de narration. Sens, Le Livre des livres, 3 rêveries, 3 secondes sont de ces perles aussi bien techniques que poétiques liant fond et forme à la perfection.
Réflexions et introspections
Lorsqu’il ne questionne pas tant la forme que les fondements de nos vies Marc-Antoine propose des récits plus introspectifs à la manière de Otto, l’homme réécrit, Mémoire morte, Le Dessin ou Dieu en personne. Les lecteurs sont invités à se questionner sur leur existence, ce qui fait d’eux des êtres à part entière et ce qui fait de nous des êtres sociaux, allant parfois jusqu’à la critique de nos sociétés.
