« Transitions », un récit personnel à portée universelle sur la transidentité
Un jour, Anne apprend que l'enfant qu'elle a élevé comme une fille est un garçon. Passée la stupeur et surmontant sa culpabilité, elle se déconstruit.
L'histoire de la bande dessinée Transitions est une histoire vraie (et pour laquelle les prénoms ont été modifiés). Elle est celle d'une mère tiraillée entre l'incompréhension, la culpabilité, et le désir de voir son enfant heureux. Mais elle est surtout celle d'une femme qui va surmonter le conditionnement de sa génération pour tendre vers une pensée progressiste – actuelle.

Elodie Durand, en fondant son travail sur un véritable journal, offre une histoire au plus près de l'intime de son personnage, ébranlé par ses souvenirs. Mais l'ouvrage n'a pas vocation à ce que l'on vienne s'apitoyer sur le sort des personnages.
Par le prisme de l'expérience et de l'affect, l'album s'emploie à saisir toutes les craintes pour les tordre, à raconter les erreurs pour en faire ressentir tout le poids, et à montrer quel soutien apporter aux personnes en transition.
En adoptant le point de vue de la celle qui accompagne la transition de son enfant, le livre met en évidence la pression sociale et celle du conditionnement. Et pour mieux en arriver à bout, il propose à la fin une liste de ressources (associations, podcasts, livres, ou encore réseaux sociaux) pour poursuivre la route de sa propre déconstruction.


Ainsi, Transitions est un témoignage troublant par la transparence de son intimité, en plus d'être une porte d'entrée à quiconque voudra éveiller sa conscience et se mettre à niveau sur les questions d'identité sexuelle. Récit personnel à portée universelle, nul doute que n'importe qui en ressortira touché•e et éclairé•e.
Article rédigé par Lucie Kosmala