Rétrospective du FIBD Angoulême 2020
Notre rétrospective du FIBD 2020
C’est le retour d’Angoulême depuis plusieurs jours déjà. Le temps de quelques nuits de sommeil et nous sommes prêts pour vous faire une rétrospective du Festival International de la Bande Dessinée.
Commençons par la presque fin : les prix reçus ! Il faut bien avouer que la fierté est grande lorsque les auteurs et autrices sont récompensé.e.s, alors, allons-y gaiement :
- Fauve d’honneur du FIBD pour Robert Kirkman
- Prix des libraires de bande dessinée, Prix BD Gest’ du meilleur récit court Europe et Prix Le Parisien de la Bande dessinée pour Les Indes fourbes de Alain Ayroles et Juanjo Guarnido
- Prix spécial du Jury du FIBD pour Clyde Fans de Seth
- Prix du Jury Œcuménique de la BD pour La Boîte de petits pois de GiedRé et Holly R
Mais avant ces bonnes nouvelles, les préparatifs vont bon train. Pour quelques jours de festival, ce sont des mois de préparatifs intenses. Une fois les invitations lancées aux auteurs, c’est la valse des réservations de billets de train, de chambres d’hôtel, de repas, etc. Les livres pour le stand sont commandés, la déco du stand, réfléchie à souhait.
Cette année, tout le stand a été repensé. De magnifiques visuels ornent les grands panneaux qui entourent les bibliothèques, on peut se balader entre les Indes fourbes, les Terres d’Arran, les Contes de la pieuvres, et tellement d’autres encore.


Une avancée sur l’allée centrale présente des vitrines avec des objets confiés par des auteurs. C’est très émouvant. On y trouve des plumes et des pinceaux, des poupées, et même de la pâte à tartiner.
Les libraires ont fait leurs traditionnelles piles de livres en spirale un peu partout. C’est très beau.
La semaine du festival démarre, les départs des équipes vers Angoulême s’enchaînent, et les bureaux se vident petit à petit.
Le mercredi soir, c’est la cérémonie d’ouverture du festival. Les discours s’enchaînent, au milieu d’une cohorte de journalistes, d’éditeurs et officiels. L’année de la BD est lancée !
Lors de cette cérémonie, Mr Robert Kirkman reçoit un Fauve d’honneur pour l’ensemble de son œuvre (qui comprend donc les séries Walking Dead, Invincible, Outcast, Oblivion Song, etc…) Cela fait pas loin de 15 ans que les Éditions Delcourt travaillent avec lui. Le temps file, ma bonne dame.

À partir de vendredi, il faut bien admettre que la fête bat son plein. La pluie torrentielle annoncée est bien plus raisonnable que prévue, c’est tant mieux. On peut se balader sans faire flotch flotch.
Sur le stand, nous testons en grande première les dédicaces filmées en live. Il faut bien avouer qu’un des meilleurs moments de la dédicace, ce sont ces quelques minutes magique où le dessin se crée. La page blanche se remplit avec un souvenir incroyable… Grâce à la technologie moderne, une des télé diffuse en direct ce que l’on filme avec une tablette. Ainsi, les lecteurs qui patientent gentiment peuvent profiter des dessins en cours de réalisation. À voir toutes les têtes relevées, on s’est dit que c’était plutôt une bonne idée.
À 16h30, les festivaliers ont pu le voir, les auteurs de bande dessinée ont débrayé. Les stylos furent posés, les stands laissés pour aller manifester ensemble devant la buste d’Hergé pour parler de la santé de ce métier, de plus en plus en danger.

Samedi, c’est la journée où on attend les résultats des délibérations pour les prix. chacun y va de son avis, on devine, on pronostique on se demande qui va assister à la cérémonie.
Arrive le soir, la salle se remplit petit à petit. En continuité du débrayage de vendredi, lors la remise du Prix Goscinny, les deux lauréats, Fabien Vehlmann et Gwen de Bonneval, (NDLR : le prix Goscinny récompense le travail de scénariste), ont appelé les auteurs et autrices présent.e.s à monter sur scène pour parler de la précarité de leur métier, et sensibiliser tous les acteurs de la chaîne du livre. “Sans autrices, sans auteurs, pas de bande dessinée.”


Seth, l’auteur de Clyde Fans est appelé sur scène pour recevoir le Prix spécial du jury. Dans son anglais si chic, il remercie ses éditeurs, nous évoque les 20 années nécessaires à la réalisation de Clyde Fans.
Je manque de mots pour parler de ce livre, je vais emprunter ceux de BDGest : “Œuvre totalement aboutie jusqu’à sa maquette irréprochable, Clyde Fans est une lecture envoûtante. Seth y a rassemblé ses fantasmes et certainement ses blessures, sans oublier, évidemment, toute la nostalgie et l’amour qu’il porte au passé de son Ontario natal.” Un des mots prononcé par le jury fut “Votre voix est unique”. Bref, nous ne pouvons que vous encourager à lire cette merveille.
Pour conclure, arrive le dimanche et la vague des départs. Les dédicaces s’arrêtent en milieu d’après-midi car les auteurs et autrices repartent vers les quatre coins de la France. La phrase la plus entendue est probablement “Ton train est à quelle heure ?”
On boit un dernier café, on se dit au revoir et on fait rouler sa valise vers la gare. C’est plus facile qu’à l’arrivée, la pente est dans le bon sens, il n’y a qu’à se laisser porter.

Il y avait bien entendu des tas d’autres expo, de concerts dessinés et j’en passe et des meilleurs, j’espère que les festivaliers en ont bien profité.
C’était une belle édition, forte en émotions !
À l’année prochaine !
Sibylline