Res Publica – Le mot de l’auteur
L’élection d’Emmanuel Macron lance un assaut néolibéral comme notre pays n’en a jamais connu. Cinq années de guerre sociale racontée par deux citoyens témoins de leur temps. Voici un mot de David Chauvel, le scénariste de la BD Res Publica.
"Qui a du fer a du pain", écrivait en 1851 le révolutionnaire Auguste Blanqui, créateur du célèbre journal au titre devenu slogan Ni dieu ni maître.
Cette phrase, j’y ai souvent pensé, quand samedi après samedi, celles et ceux qu’on avait baptisé les Gilets Jaunes tentaient de faire entendre leur colère et leur désespoir. Comme beaucoup de gens, j’ai assisté à une révolte que je n’ai d’abord pas comprise, avant de suivre, d’un samedi d’impuissance à l’autre, la répression féroce qui s’abattait sur elle. Comme beaucoup de gens, j’ai vu les mains arrachées et les yeux crevés. C’était insupportable.

Ce livre entend raconter, aussi factuellement que possible, la création des deux et le choc frontal qui les oppose, tout au long d'un fil chronologique qui va des élections présidentielles de 2017 à la préparation de celles de 2022. Comment notre pays résiste, encore et toujours, à l’envahisseur néolibéral. Et comment un pouvoir entièrement acquis à une doctrine née il y a plusieurs décennies, et qui a fait tant de ravages parmi les peuples de nombreux pays, entend poursuivre son projet, quels que soient les obstacles et les résistances… Quoi qu’il en coûte.


Il donne également la parole à Alain et Vanessa, deux français comme vous et moi, engagés dans la révolte et qui l’ont payé de leur sang. Leurs mots disent la vie des classes populaires qu’on a voulu oublier, leurs difficultés, leurs espoirs, leur révolte… Et comment elle se relie, parfois de manière spectaculaire, aux décisions de celles et ceux qui nous gouvernent. Ce livre est pour lui. Pour elle. Et pour toutes celles et ceux qui luttent et croient encore à notre destin commun.
Texte de David Chauvel pour Bande-Passante