Le Serpent et la Lance - 3 questions (et plus) à Hub
Hub nous dévoile le deuxième tome de sa saga Le serpent et la lance. Le thriller aztèque qui nous plonge dans l’atmosphère moite et sombre d’un Mexique en proie à de terribles évènements. Un mystérieux tueur en série qui embaume ses victimes, effraie la population et commence à ébranler le pouvoir en place. Deux enquêteurs pour mener l’enquête, deux enquêteurs au but pourtant très différent.
Tu t'es attelé avec Le Serpent et la Lance à un long marathon composé de 5 volumes épais d'au minimum 112 pages. Comment organises-tu ton temps entre l'écriture et la réalisation des pages d'un tome à l'autre ?
Hub - Lorsque la page de ma série précédente Okko, s’est refermée, j’ai écrit l’ensemble du scénario du Serpent et la Lance, presque d’un jet. Cette étape de coucher sur papier ce qui germait dans mon esprit depuis un certain temps, m’a pris une petite poignée de mois. J’avais besoin d’avoir une vision assez précise de cet ambitieux projet et de sa cohérence avant de me décider ou non à me jeter corps et âme dans cette nouvelle aventure.
Depuis, en amont de chaque nouvel album, en accord avec mon éditeur, je précise régulièrement, une partie de mes dialogues et mes scènes. Mais il est bien difficile de quantifier ce travail aussi agréable que rapide au regard du temps que nécessite l’exécution de planches de type «réalistes »…
Il existe un gouffre entre ses deux actes créatifs. La réalisation d’un album de près de 106 planches exige, plus d’une année et demie d’un travail acharné, fait de nombreux moment de découragements et de doutes… Il existe un rapport physique et psychologique extrême avec mes planches que je ne ressens jamais lors de l’écriture et de la conception d’un scénario…
Tu as déjà parlé de ce qui a nourrit ton imaginaire du monde méso-américain avec le livre Azteca de Gary Jennigs ou encore Au temps des mayas, des Aztèques et des Incas dans la collection La vie privé des hommes mais qu’en est-il de tes références en matière de polar ?
Elles sont plus touffues, je ne me considère pas vraiment comme un grand lecteur de polar et de thriller. Bien sûr, j’ai lu quelques classiques anglais, mais je dois reconnaître qu’ils m’ont somme toute peu marqués. Les polars modernes, sombres et noirs, ont d’avantages mes faveurs, comme par exemple Les racines du mal de Maurice G.Dantec. Le nom de la rose reste une pierre angulaire.
Une multitude de films ont nourri mon imaginaire et sont sans doute de puissantes sources d’inspirations, la liste est exhaustive ! J’en citerais deux essentiels au Serpent et la Lance : le célébrissime Silence des agneaux du réalisateur Jonathan Demme, et La nuit des généraux d’Anatole Litvak probablement, un peu plus méconnus.Ce dernier m'a particulièrement marqué par son contexte historique fort. De plus, à l’image des Racines du mal, l’enquête se déroule sur de nombreuses années.
Le trio formé par Oeil-Lance, la vieille Tchitchica et le colosse Longues-jambes du Serpent et la Lance rappelle le trio Okko, le moine Noshin et le géant Noburo de ta série précédente Okko.
En effet, ce trio peu rappeler le précédent de la série Okko, mais je le décline d’une tout autre façon. Œil-Lance, le personnage central éclipse d’avantage ses deux acolytes, sans pour autant que ces derniers soient des faire-valoir. Par exemple, ici, le récit ne fait pas la part belle à l’action, par conséquent ce ne sont qu’en de rares exceptions, que les aptitudes physiques de Longue-Jambes sont mises en lumières. Je cherche un récit plus en retenu… La vieille Tchitchika est un personnage haut en couleur qui tout comme le moine Noshin peut amener des touches de comédies…
Que te permet ce schéma de personnages typiques?
À chaque création d’une nouvelle série, mes personnages centraux s’imposent d’eux-mêmes, s’enrichissant et se complexifiant naturellement d’album en album, mais je reconnais qu’il reste difficile pour moi de vraiment théoriser sur un équilibre supposé de groupe…