« La Rose Écarlate », cap sur une aventure épique et romantique !
Derrière le masque de La Rose Écarlate, il y a Maud de la Roche, une héroïne qui rend hommage aux grands romans de capes et d'épées et à ceux d'aventure, avec sa touche moderne et romanesque.
Retour sur une série qui célèbre son dix-huitième tome avec passion et panache.
La Rose Écarlate : une héroïne, deux identités
Lorsque Maud voit son père se faire assassiner sous ses yeux, la jeune femme s'engage sur la piste du meurtrier en quête de justice. Grâce à son maniement habile de l'épée et à des rencontres déterminantes, elle se créé une nouvelle identité nocturne : celle de La Rose Écarlate, une justicière mystérieuse et intrépide.
Grâce à sa fougue et sa détermination, Maud parcourt le monde et triomphe des périls qu'elle rencontre, sans laisser de côté ses sentiments pour le prévenant Guilhem...
La Rose Écarlate : une tradition romanesque modernisée
Si la série La Rose Écarlate passionne ses lectrices et lecteurs depuis dix-huit tomes, c'est parce qu'elle réunit de nombreux critères qui permettent de s'y attacher.
Le plus évident, c'est bien entendu son héroïne impétueuse, loyale et drôle, nourrie par une indignation face aux injustices qui rend sa désobéissance grisante et aux tonalités féministes.
Le scénario quant à lui fait appel à des ressorts irrécusables que sont le cadre historique, qui semble ici rendre hommage à la tradition des romans de capes et d'épée, et la romance. L'intrigue principale est nourrie d'une galaxie d'autres trames qui permettent d'alimenter le suspense tout en multipliant les rebondissements. L'histoire ne cesse alors de s'orienter et se réorienter sur différents chemins, pour mieux ménager ses effets, pour explorer la nuance de ses personnages et en introduire de nouveaux.

Visuellement, la série emprunte une expressivité des personnages et un découpage des actions au manga. Son traitement des couleurs associe une féérie à de la profondeur et de la brillance, enrobant le récit d'une magie délicate.
Alors c'est en mélangeant efficacement une dose d'aventure avec un soupçon de mystère, des combats éclatants à une romance sensible, une poésie visuelle à des gags rappelant le manga, que La Rose Écarlate fait figure de série incontournable, intemporelle, et qui devrait réserver de nombreuses surprises.
L'interview de Patricia Lyfoung
Après 17 tomes et 15 années en sa compagnie, qu'est-ce qui rend Maud toujours aussi inspirante pour une autrice ?
Patricia Lyfoung - Il y a 15 ans, j'avais des préoccupations de jeune femme pour elle. Aujourd'hui, j'en ai d'autres et du coup, Maud aussi. Même si 15 ans ont passé, elle a pris quelques années. J'ai l'impression d'avoir grandi avec elle. Et j'aimerais qu'elle reste pour moi un modèle, quelqu'un à qui j'aimerais ressembler.

La Rose Écarlate (comme son inspiration directe Lady Oscar, d'ailleurs) est une création qui résonne particulièrement à notre époque qui valorise les personnages féminins forts. Comment vous vous positionnez par rapport à une forme d'engagement aujourd'hui en tant qu'autrice ? Était-ce des réflexions que vous aviez à l'époque de la création de la série ?
J'avoue que lorsque j'ai commencé, je voulais surtout montrer une fille forte qui ne se laisserait pas faire, et qui serait malgré tout une fille fleur bleue et romantique.
À l'époque, je n'arrivais pas à me projeter dans les héroïnes créées par les hommes, c'est comme ça que La Rose Écarlate est aussi née. Aujourd'hui, j'aimerais que mon héroïne soit aussi un modèle (comme il l'est déjà pour moi), pour toutes les petites, jeune filles et femmes.

En parlant de ma passion pour mon métier, j'aimerais montrer qu'on peut réussir à réaliser ses rêves, à force de travail, de détermination sans pour autant écraser les autres. En plus, je suis maman et c'est un message que j'aimerais transmettre aussi à ma fille : qu'elle peut tout réussir, si elle le fait bien.

Ces réflexions sont arrivées au fur et à mesure que le lectorat grandissait (en nombre, comme en âge) et je me suis sentie petit à petit investie par l'impact que pouvait avoir ce personnage sur lui. Il est donc maintenant important de véhiculer des bonnes valeurs et idées pour aider les enfants. Un peu comme dans Spider-man : "De grands pouvoirs impliquent des grandes responsabilités" !
J'ai reçu des témoignages de lectrices qui, après la lecture de la Rose écarlate, se sont lancées dans des études de droit. Certaines sont même allées voir les lieux de la BD ! C'est formidable !
La Rose écarlate entretient une communauté depuis une dizaine d'années, en plus d'accueillir un nouveau lectorat qui découvre la série. Quel rôle ont vos lectrices et lecteurs dans votre travail et votre quotidien ?
J'ai vu grandir beaucoup de mes lectrices et lecteurs et c'est toujours un plaisir de les voir en dédicace. Ils étaient collégiens, maintenant, ils font des grandes études ! C'est formidable qu'ils continuent la série. La rose écarlate est comme une amie pour eux et aujourd'hui, c'est une lecture doudou. J'ai la chance d'avoir tous les ans une nouvelle génération qui commence aussi la série, je me dis alors que la bande dessinée n'a pas trop vieilli !
Dans mon quotidien et mon travail, les lectrices et lecteurs n'interviennent pas dans le processus créatif. Je les rencontre certes en salon ou librairie. Ils me font part de leur enthousiasme mais en général, pour mes histoires, comme j'ai déjà un schéma dans la tête, je le déroule toute seule.
Textes par Lucie Kosmala