Gisèle Halimi - Le Mot de la scénariste Danièle Masse

Célèbre avocate et militante féministe, auteure de nombreux ouvrages, Gisèle Halimi a été de tous les combats pendant soixante-dix ans, luttant inlassablement contre les injustices de tous bords et œuvrant avec passion pour la cause des femmes. Parité entre les femmes et les hommes ; le viol requalifié comme un crime et non plus comme un simple délit ; droit à l’avortement ont été ses chevaux de bataille durant toute sa vie. La médiatisation des procès qu’elle a menés dans les années 1970 a permis l’avancée de ces droits et l’a rendue célèbre.

Moins connues, son enfance et son adolescence portent déjà en elles toutes ses révoltes futures. Née dans la Tunisie coloniale en 1927 au sein d’une famille modeste d’un père d’origine berbère et d’une mère juive séfarade, Gisèle a pressenti très tôt le racisme et l’antisémitisme ancrés dans le colonialisme, dont elle fut elle-même victime très jeune à l’école.

Déterminée à imposer sa volonté, Gisèle fait la grève de la faim à 10 ans pour avoir droit à la lecture et à 13 ans pour refuser les tâches ménagères que lui impose sa mère, Fritna, dont le manque d’amour à son égard sera une souffrance cuisante pour Gisèle toute sa vie : « Fritna est l’explication de toute ma démarche. J’ai voulu que les femmes ne lui ressemblent pas », écrit-elle. Soutenue par son père, qui ne souhaitait pas pourtant la naissance d’une fille, Gisèle obtient gain de cause et s’applique à être une brillante élève afin de réaliser son rêve.