Du beau avec du moche : Le mot de Kek
Comment gérer l’horreur quand elle surgit dans nos vies ? Victime « par ricochet » des attentats du 13 novembre, Kek évoque avec pudeur ce temps d’après, quand il ne reste plus qu’à faire "du beau avec du moche".
Au lendemain des attentats, je me suis mis à dessiner de façon compulsive ce qu’Amélie et moi avions vu et vécu la veille. Un bout de BD, une petite quinzaine de pages – sûrement cathartiques – sans début ni fin, racontant essentiellement la vision d’horreur et le traumatisme de cette soirée là.
Puis, ne sachant finalement pas quoi faire de tout ce moche dessiné dans mon carnet, je l’ai remis sur l’étagère d’où il venait. Quel intérêt de raconter une telle violence ? Il y a des choses tellement fortes qu’il ne vaut mieux pas les partager.
Amélie a trouvé un autre moyen artistique pour exprimer ses émotions après le 13 novembre, et elle en a fait une exposition. Il fallait que j’en parle, mais un flyer est bien trop petit pour raconter la genèse de son projet. J’ai donc ressorti mon carnet poussiéreux et dessiné le beau qu’il manquait à cette histoire.
Texte de Kek extrait de Bande Passante